A Bordeaux, le printemps frais et humide a retardé la floraison, ce qui a engendré une mauvaise pollinisation. S’en est suivi un été frais avec d’importantes précipitations et un mois de septembre bien pluvieux. Ce dernier est souvent crucial pour la pleine maturité des baies. Ainsi, les cabernets et merlots n’ont pas bénéficié des températures nécessaires pour atteindre leur maturité optimale.. Les vins ne sont donc pas très concentrés, les rouges sont assez légers avec des tanins pas assez intégrés, et les blancs manquent de concentration aromatique..
Le climat a aussi été très difficile en Bourgogne. La maturité a ainsi été incomplète pour les pinots noirs et les chardonnays. Les vins rouges n’ont donc pas toute la palette aromatique habituelle et ont une acidité trop importante, tout comme les vins blancs qui ont des arômes assez peu développés.
La Champagne a également eu les mêmes conditions que celles du reste du vignoble français. Printemps froid, été frais et humide, automne pluvieux… Peu de maisons ont produit des Champagne millésimés, les vins de bases étaient faibles en arômes et donc les champenois ont pu compter sur leurs vins de réserve pour effectuer des assemblages.
Le Rhône non plus n’a pas été épargné par les conditions climatiques défavorables de 1965. Dans la Vallée du Rhône Nord, les syrahs ont souffert du manque de chaleur, produisant ainsi des vins assez maigres… Dans la Vallée du Rhône Sud, grenache, mourvèdre et syrah ont également eu du mal à atteindre une maturité optimale : les vins sont moins concentrés qu’habituellement, les arômes étant assez dilués… Les blancs à base de marsanne, roussanne et viognier ont souffert de ce climat et ont produit des vins qui manquent d’équilibre à cause d’une acidité trop importante.
Loire, Languedoc Roussillon et Alsace ne dérogent pas à la règle : les mêmes conditions ont décidément frappé une grande partie des surfaces viticoles et ont porté atteinte à la pleine maturation des cépages de ces terroirs.
1965 est donc un millésime plutôt connu pour ses échecs que pour ses réussites.
Quelques grands noms comme Latour à Bordeaux ont tout de même réussi à produire des grands vins… Le millésime 1965 reste aujourd’hui un symbole et peut ainsi faire plaisir en tant que cadeau symbolique pour un évènement bien précis, même si les amateurs préfèreront le millésime 1966, qui, un an après un millésime compliqué s’avère être un très grand millésime avec des conditions climatiques idéales !
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